L’AMOUR EST MAINTENANT
Chercheur de perle fine et richesse lointaine
J’ai voulu revêtir l’habit de capitaine
Et j’ai pris pour marin avant d’appareiller
Ces mots qu’avait conçus mon cœur émerveillé…
Je ne regrette pas d’avoir fait le voyage
J’ai vogué vers l’espoir et trouvé son sillage
Un soir où je n’ai vu que ta seule beauté
Qui donnait à la mer toute sa volupté…
Je suis venu mouiller dans la crique du Tendre
Là même où tu n’avais jamais cessé d’attendre
Ce poète des nuits perdu sur l’océan
Qui tanguait solitaire entre ciel et néant…
Quand ton baiser d’une douceur exquise
Se posa papillon sur ma lèvre conquise
J’ai su que ce jour là j’avais atteint le port
Et que mon univers changerait de décor…
Je n’ai pas découvert l’améthyste et l’amphore
Mais ta voix m’a guidé ainsi qu’un sémaphore
Et tu devins ma force et ma seule raison
Quand à l’aube naissante où brûlait l’horizon
Nous avons pris le large escortés des sirènes…
L’amour est maintenant la mer où tu m’entraînes
Et chaque nuit j’entends son doux bruit se mêlant
Dans les moments d’extase au cri du goéland…
JEAN-PAUL SILVANO
IL EST DES SOIRS
Il est des soirs feutrés qui glissent sans rien dire
Sur le canal du temps où vont les jours défunts
Si complices parfois qu’ils sont comme un sourire
Qui resplendit dans l’air où vivent des parfums…
Il est des soirs divins et proches du sublime
Intimes confidents de notre vérité
Aussi doux que la voix qui soudain les anime
Qui sont comme un appel à la sérénité…
Il est des soirs d’extase aux portes de l’ivresse
Où frémissent déjà les appels du désir
Où dans l’ombre naissante une main qui caresse
Effleure le bonheur qu’elle cherche à saisir…
Il est des soirs de rêve invitant au voyage
Où le bleu d’un regard tendrement esquissé
Entraîne avec délice au creux de son sillage
Un ineffable espoir qui sera glissé…
JEAN-PAUL SILVANO
HARMONIE
J’entends une musique égrenant dans le soir
Les notes d’un arpège en perles de rosée
Translucide et légère au matin déposée
Par une main divine auprès d’un ostensoir…
Ce sont là des moments de pure poésie
Que cisèle l’orfèvre au sommet de son art
Et que transcende ainsi le génie de Mozart
Pour troubler la Beauté en cet instant saisie…
Dans l’extase où frémit où vibre notre corps
Aux portes du sublime et de la nuit naissante
Se profile soudain l’image évanescente
D’Elvira Madigan dansant sur ces accords…
Ce bonheur absolu cette douce harmonie
C’est peut-être cela qu’on nomme volupté
Pour offrir à nos âmes un peu d’éternité
Le temps d’un concerto ou d’une symphonie…
JEAN-PAUL SILVANO
Posted on 10 janvier 2017 in Poèmes primés