Tes adieux
Parce que, pour finir,
Il n’y a rien eu de plus beau,
Plus triste et solennel,
De plus limpide et de cruel,
Et de plus doux parmi les maux,
Que ton silence langoureux,
Et tes adieux. Tes adieux.
Pierre CHARRIER
Selena
Le sable était couleur de lune,
Le ciel couleur de feu.
Sur les monts gris-violet
Coulait une brume opaque.
La brume opaque était
Couleur de lait.
C’était l’été
Mais il faisait froid,
Froid et désertique,
Et les Dunes affairées,
Effrayées par le vent,
Charriaient leur sable mou.
Les créatures à la surface
N’y voyaient goutte,
Mais coûte que coûte
Déambulaient.
C’était l’été le sable était
Couleur de lune,
La lune couleur de lin.
Ruisselaient les ruisseaux
Couleur de brume,
Aux gouttes d’encre
Couleur de sang.
C’était l’été mais il faisait
Froid et désertique.
Et les Dunes affairées,
Effrayées par le vent,
Charriaient leur sable mou.
Pierre CHARRIER
Nuit
La nuit précède
Le jour précède
La nuit.
J’ai quelques gouttes d’espoir,
J’aime
La nuit.
L’histoire succède au vide et puis
Succède la nuit
Succède le jour
Succède l’espoir
Succède l’esprit aux traits tirés
Tant bien que mal sorti
De la nuit – tourmenté.
De la nuit tourmentée
Jaillit le jour
Jaillit la vie
Un peu d’amour
Jusqu’à la prochaine
NUIT
Pierre CHARRIER
La maison de l’attente
Ombre lumière grillons pluie vent,
Insectes et arachnides,
Bois qui craque, brume humide, sentiments du passé
Et passés sentiments,
Entremêlés de sensations nouvelles, nouvelles
Senteurs d’antan.
Résine, écorce, léger délabrement,
Grillons pluie vent, araignées, arantèles ;
La maison de l’attente. On attend.
Enfouis, oubliés, rangés si profondément
Dans un tiroir ancien, ici et avec nous,
Par-dessus, par-dessous, invisibles et partout,
Nos rêves usés d’enfants sommeillent.
Entourés par le vent,
Entourés par la pluie,
Par l’ombre et les grillons,
Sommeillent nos rêves usés d’enfants.
La maison de l’attente. On attend.
Pierre CHARRIER
Posted on 11 décembre 2017 in Poèmes primés