MESSAGE D’UNE PAIX AGONISANTE
Sur les restes d’un tronc du jardin dévasté,
S’abat le corps blessé d’une pauvre colombe.
Un rameau d’olivier fumant, de son bec, tombe.
Dans les yeux de l’oiseau, je vois notre cité.
Elle est là, sous un ciel par le malheur hanté.
Le sceau du mal y luit présageant l’hécatombe.
Sur la terre, un enfant jongle avec une bombe.
Imbu de vœux fatals, son destin est jeté.
La semence du mal, dans les cœurs prolifère,
Et la cité, jadis jardin, est champ de guerre.
L’enfant foule le livre et prend le pistolet.
L’œil de l’oiseau mourant m’épelle ce message :
« L’Arche dérive ! … Humain, pareil à l’agnelet,
Tu te laisses guider vers le lieu du carnage ».
LIMOURI BENNACEUR
SITE CHAMPÊTRE
Du ciel, un air grisant imbibe l’univers.
Je regarde ébloui, le mont charmer la plaine.
Ivre, le ruisseau chante en clapotis divers.
Au céleste parfum, la fleur s’unit sans peine.
Je regarde ébloui, le mont charmer la plaine.
Le silence est partout car dans le beau décor,
Au céleste parfum, la fleur s’unit sans peine.
Heureux, le pré séduit l’épi aux cheveux d’or.
Le silence est partout car dans le beau décor,
La flûte d’un berger ensorcelle le site.
Heureux, le pré séduit l’épi aux cheveux d’or
Qu’un souffle de zéphyr légèrement excite.
La flûte d’un berger ensorcelle le site.
Subjugués, les oiseaux narguent les rameaux verts
Qu’un souffle de zéphyr légèrement excite.
Du ciel, un air grisant imbibe l’univers.
LIMOURI BENNACEUR
VEILLÉE HIVERNALE
Dans le foyer ardent de mon petit taudis,
Une flamme se tord en une danse lente.
Chaque objet pousse au loin son ombre somnolente
Comme pour raviver les autres engourdis.
De ces recoins obscurs que le froid a verdis,
Après avoir senti la chaleur succulente,
S’éveillent doucement, l’aile encore indolente,
Deux petits moucherons, vite ragaillardis.
Les yeux mi-clos, un chat rêve dans le silence
De ce décor douillet mais sans nulle opulence.
Tout ressuscite au gré du brasier palpitant.
O solitude ! Un mot pour calmer l’insomnie.
Le songe, à la lueur d’un âtre crépitant,
Est le sentier qui mène à Polymnie.
LIMOURI BENNACEUR
Posted on 10 janvier 2017 in Poèmes primés