Triptyque des fleuves
Sagesse
La terre dans sa sagesse
S’est inclinée
Pour qu’enfin
Les rivières et les fleuves
Apprennent à couler
*
Temps
S’effritent les miettes du temps
La semence des jours
Se répand sur les rives
Le soir dissipe le gribouillis des heures
Et les fleuves chantent
Déjà la mer
*
Il est des fleuves
Il est des fleuves si longs
Que les rêves s’y perdent
Il est des fleuves
Dont la source
Se dilue dans l’estuaire
Frédérique Bernard
Triptyque de l’océan
Océan
L’océan offre ses prairies d’algues
ses forêts et ses montagnes
la mélodie des vagues
sur les cheveux du corail
le glissement des vagues
sur son ventre
Le rivage recueille les notes
de la partition
*
Abandon
L’océan limaille le ciel
dilate l’écriture du vent
le végétal est impuissant
la dune s’abandonne
rien ne dure
et rien ne s’achève
*
Genèse
Quand la lune
se marie à l’océan
il se gonfle de contentement
advient la marée
Quand la lune
se rapproche encore
de son bien-aimé
le soleil exprime sa jalousie
et invite le vent
De cette osmose
naît la tempête
Frédérique Bernard
Frédérique Bernard
Posted on 10 décembre 2018 in Poèmes primés