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L’Académie florimontane

Naissance de l’Académie florimontane (1607-1610)

L’Académie florimontane a été créée en 1607 par deux brillants Savoyards, François de Sales, alors prince-évêque de Genève, écrivain et grand orateur, et Antoine Favre, juriste de renom, président du Conseil du Genevois et poète à ses heures. Fin 1606, ces deux amis qu’unissait le vif sentiment de protéger et d’encourager toute activité scientifique et littéraire eurent l’idée de créer une association d’érudits et de lettrés sur le modèle des académies italiennes très florissantes, peut-être aussi de l’Académie qu’avait fondée Calvin à Genève ; ou encore des « académies » qu’avait connues l’étudiant François de Sales au collège de Clermont à Paris. En bref, un lieu d’émulation intellectuelle ouvert à tous les domaines de la connaissance.

Cette académie ne dura que trois années (hiver 1606-1607, 1610), mais elle connut, grâce à la personnalité des deux fondateurs, un rayonnement considérable. On la baptisa  la Florimontane ou la Florimontaine, du latin flores montani, fleurs des monts : parce qu’il y avait : « une si grande abondance de beaux Esprits et que donc les Muses fleurissaient parmi les montagnes de Savoie ». On « lui bailla pour emblème un oranger avec cette devise : Fleurs et Fruits » à laquelle Mgr Charles-Auguste de Sales ajoutera plus tard l’adjectif « perennis ». L’oranger était l’arbre admiré par François de Sales, parce qu’il est chargé de fleurs et de fruits presque en toute saison. Les séances se tenaient à Annecy dans la demeure d’Antoine Favre, d’abord au clos de Crans, puis, à partir de 1608, dans son vaste hôtel de la rue Sainte-Claire, l’hôtel de Bagnorea. 

Cette perpétuité « humaine » fut, hélas, éphémère ! L’oranger n’eut pas le temps de fructifier. En 1610, Antoine Favre promu président du Sénat de Savoie, dut quitter Annecy pour Chambéry. François de Sales trop submergé de besognes et accaparé par son activité pastorale ne put maintenir à lui seul l’Académie florimontane. C’est ainsi que privé de ses deux animateurs, l’Académie déclina, puis disparut. 

Renaissance :

De l’Association florimontane (1851) à la Société florimontane (1862) à l’Académie florimontane (1911)

Malgré une longue léthargie, ce n’était que partie remise. Son souvenir ne s’effaçait pas. En 1851, suite à l’optimisme suscité par le Statut libéral de 1848, quatre érudits libéraux annéciens Louis Bouvier (1819-1908), Étienne Machard (1824-1887), Jules Philippe (1827-1888) et Éloi Serand reprennent le flambeau en fondant l’Association Florimontane d’Annecy pour le progrès et l’encouragement des sciences, des arts et des métiers. Un manifeste rédigé par le docteur Bouvier permit de réunir des hommes de tout horizon animé de cette passion pour ce projet. C’est ainsi que le mercredi 11 juin 1851 se tint la première assemblée générale constitutive dont le premier président fut Eugène Lachenal, docteur en médecine, chevalier de l’ordre de Saint Maurice et Lazare, syndic de la ville d’Annecy. Le prospectus du docteur Bouvier portait en épigraphe la citation du livre 1er du de Officiis (des Devoirs) qui est restée la devise de l’académie « Omnes omnium caritates patria una complexa est », « Ce n’est pas trop du concours de tout le monde pour le bien de la patrie » ou encore selon la traduction de Budé « La Patrie, elle toute seule, a englobé toutes les affections de tous » C’est affirmer en clair que l’union fait la force, que l’on avait besoin de toutes les bonnes volontés quelles que soient leurs horizons sociaux ou politiques, religieux ou pas. 

Le but clairement affiché de répandre parmi le peuple le culte des sciences et de la culture était donc l’éducation populaire et non à proprement parler une académie même si on faisait référence dans les en-têtes de correspondance à l’Académie florimontane de 1607. Institution polyvalente, l’Association florimontane organisa des cours professionnels publics à l’usage des classes laborieuses avec, en outre, une meilleure connaissance de l’histoire de la Savoie. D’ailleurs, dès 1851, les Florimontans travaillaient également à la constitution d’archives provinciales, à la création d’une bibliothèque et au dépôt de ses collections particulières au musée municipal. C’est l’ère des grands amateurs éclairés, écrivains et érudits, comme Jules Philippe, Alphonse Despine, Jacques Replat, Camille Dunant, Joseph Dessaix, Éloi Serand, Gustave Maillard…, dont plusieurs continuèrent après l’annexion, ou des pionniers, comme le célèbre géologue et anthropologue Gabriel de Mortillet. 

Jules Philippe créa en 1860 La Revue savoisienne qui reprenait les objectifs du Manifeste de la Florimontane dans un esprit d’humanisme laïc prônant la neutralité politique et religieuse, tout en accentuant davantage la recherche sur l’histoire et la découverte de la Savoie. Il fut vraiment, de 1860 à 1870, l’animateur de La Revue qui s’étoffa d’années en années et dont l’audience durant le XIXe et le XXe siècle s’affirma encore avec l’arrivée dans ses rangs d’une phalange de professeurs et d’intellectuels renommés. Citons pour mémoire Lecoy de la Marche, Ducis, le Docteur Thonion, Aimé Constantin, Charles Marteaux, Max Bruchet, Joseph Serand, Joseph Désormaux, plus près de nous Clément Gardet, Louis Buttin, Paul Guichonnet…

En bref, l’Association florimontane se révéla vraiment comme un des cénacles les plus vivants de la Savoie dans la promotion des belles lettres, de l’histoire, de l’archéologie, de la géologie. En 1862, elle devint Société florimontane, puis en 1911, à l’instigation de Joseph Serand, elle reprit le nom d’Académie florimontane lors de l’assemblée générale du 15 janvier 1911, « afin, lit-on dans le procès-verbal, de faire revivre plus complètement la tradition de la savante Compagnie fondée en 1606, à Annecy ».

En 1915, l’Académie reçut en legs, de Léon Marès, par testament en date du 22 octobre 1915, le château de Montrottier et son domaine. L’Académie florimontane forte de 350 membres a son siège au 1 esplanade de l’Hôtel-de-Ville, 74000 Annecy, dans des locaux construits aux XVe et XVIIe siècles, qui ont servi d’infirmerie aux religieuses de l’Ordre de la Visitation. Pour devenir membre de l’Académie, contacter la permanence du jeudi matin 06 85 45 84 72 ou par courriel contact@academie-florimontane.fr.

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