"Bienvenue sur le site de l’Académie florimontane"

Héritière de la première académie de langue française, créée en 1607.
Aujourd’hui membre de la Conférence Nationale des Académies (CNA) et de l’Union des Sociétés Savantes de Savoie (USSS)

Journées du patrimoine – Exposition : Elles, les femmes de l’académie Florimontane

Posted on 14 septembre 2023 in Expositions

Dans le cadre des journées du patrimoine, l’Académie Florimontane propose une petite exposition sur dix femmes qui ont marqué la vie de notre Académie.

Écrivaines, poètes, sculptrices, peintres, archéologue, ou riche donatrice, le visiteur pourra découvrir sur un ensemble de panneaux les parcours de Georgette Chevallier, Marie-Thérèse Hermann, Suzanne Ratié, Marie-Elisabeth Rabut, Anne-Marie Monnet, Charlotte Besnard, Mary Wallace Shillito, Marie Biennier, Madeleine Molinier et Yvonne Dagand.

La première femme entre à l’Académie en 1862, la première Annécienne Anne-Marie Monnet en 1889 et aujourd’hui les femmes représentent 40% des membres.

Exposition visible le samedi 16 septembre de 10h à 17h, puis pendant les permanences du jeudi matin de 9h30 à 12h au siège de l’Académie, 1 place de l’hôtel de ville.

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La Revue Savoisienne 2022

Posted on 14 septembre 2023 in Revue savoisienne

La revue savoisienne 2022 est parue et est disponible à la permanence du jeudi matin de 9h à 12h, si vous êtes à jour de votre cotisation.

Sinon vous pouvez également régler votre cotisation sur place et repartir avec ce nouveau volume riche d’articles intéressants et documentés.

Vous pourrez en profiter pour découvrir notre exposition sur les femmes qui ont portées haut les couleurs de l’Académie, écrivaines, poètes, peintres, sculptrices, archéologue ou riche donatrice.
Si vous avez demandé l’envoi postal, ce sera fait première semaine d’octobre.

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Poèmes primés 2022 : 1er prix

Posted on 12 décembre 2022 in Poèmes primés

La naissance

Elle est attente, espoir. Ses pas, d’abord discrets,
Sont l’écho d’un cœur neuf qui commence de battre ;
Et, comme un feu couvant depuis longtemps dans l’âtre,
Un jour elle s’apprête à livrer ses secrets.

Et puis, par elle enfin, se dévoilent nos traits.
Nous voici donc au seuil d’un étonnant théâtre,
Où s’agite déjà, sous sa voûte bleuâtre,
Un riche essaim d’acteurs maladroits et distraits.

En ce monde inouï, qu’il faudra faire nôtre,
Nous trouverons peut-être un cher semblable en l’autre,
Un étranger sans doute au fond de notre esprit.

Plonger dans l’inconnu, ce n’est que cela, naître ;
Et là, sous un regard qui soudain nous sourit,
S’éveille alors en nous le sourd vertige d’être.

L’inextinguible soif

L’homme a toujours voulu découvrir et connaître :
ll traversa les monts, l’océan, les déserts,
Et du cœur des volcans aux sources des geysers,
Il n’est rien que son œil obstiné ne pénètre.

Les astres, qui le soir brillent à sa fenêtre,
Il les scrute et en fait des ouvrages diserts ;
Il sonde ce qui vit sur terre et dans les airs,
Et tente d’éclaircir le tréfonds de son être.

Ce sont les premiers pas du jeune explorateur,
L’imaginaire avide et vibrant du lecteur,
Ou les yeux grands ouverts de l’enfant à la vitre ;

C’est l’esprit pur du sage espérant s’entrevoir,
Ou le front du chercheur penché sur son pupitre,
Mais toujours brûle en nous cette soif de savoir !

Un sens à mon existence

Les notes et les mots illuminent ma nuit ;
Ils sont la source où mon esprit se désaltère ;
Mon cœur s’enivre d’eux, et, bien que solitaire,
Je ne me sens ni seul, ni miné par l’ennui.

Les vers et les accords m’ont lentement construit,
En conservant toujours leur superbe mystère.
Voilà mon vrai pays sur cette étrange terre,
Ce monde hypnotisé par l’image et le bruit.

Musique et poésie, ardents et chers murmures
Venant à flots subtils traverser les armures
Afin de faire naître un ineffable émoi.

Leur présence m’incite à vivre et vivre encore ;
Quand j’ai perdu la vue, elle a su mettre en moi
Les doux rayons d’une aube et l’espoir d’une aurore.

Élan vers la vie

Marche rêveusement, hardiment, mais sans chaîne ;
Laisse s’emplir d’air pur l’écrin de tes poumons ;
Entends ton cœur qui bat plus fort quand nous aimons,
Repoussant loin la peur de notre fin prochaine.

Parle avec retenue ou ferveur, mais sans haine;
Recueille les conseils plutôt que les sermons ;
Apprivoise la voix de tes propres démons,
Et fais de tout silence un vase d’oxygène.

Sois sage ou bien rebelle, en demeurant humain ;
Savoure chaque jour sans songer à demain:
Si précaire est la vie, et nous n’en avons qu’une,

Alors fuis l’amertume et le ressentiment,
Tente d’éteindre en toi le fiel et la rancune,
Et danse, danse encore, infatigablement !

LAURENT NOGATCHENSKY

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Poèmes primés 2022 : 2ème prix

Posted on 12 décembre 2022 in Poèmes primés

Longue nuit

à ceux qui dorment dehors…

Longue nuit, lourde nuit, sourde nuit ! Aucun rêve
Ne vient rompre le froid qui s’enroule sur moi.
Qu’il semble loin l’instant où le soleil se lève I
Qu’il semble chaud le lit sous n’importe quel toit !

Sombre nuit, vile nuit ! Sous mon carton humide,
J’entends le gargouillis d’une bouche d’égout,
Ultime compagnie en ce monde trop vide
Où tout ne revêt plus qu’un éternel dégoût.

Pauvre nuit, dure nuit ! Entre deux portes closes,
Je voudrais déchirer le ciel d’obscurité
Comme un drap trop épais et voir, sublime chose, Apparaître le bleu du jour et sa clarté !

Rude nuit, laide nuit ! Nuit immense et glacée
Tes étoiles ne sont que des flocons d’enfer
Qui tombent silencieux sur l’horrible chaussée
À travers la fenêtre ouverte de l’hiver.

Sonnet

RefIets d’or

Je rêve et je revois la mer aux reflets d’or
Qui de sa douce vague amuse le rivage
En jouant, à loisir, avec un coquillage
Tandis qu’un papa bronze et qu’une maman dort.

À l’horizon, la vague, aux mêmes reflets d’or,
Dans son onde engloutit, ténébreuse et sauvage,
Un radeau d’exilés, laissés sans équipage,
Avec le désespoir pour compagnon de bord.

Qui sont ces naufragés sans visage et sans nombre ?
Et pourquoi du soleil n’ont-ils le droit qu’à l’ombre ?
Comment se nomment-ils ? Qui les attend encor ?

Et la mer impassible, innocente, insolente,
Promène sur son dos aux flots de reflets d’or
Une éternelle vague assassine et tremblante.

À pas de loup

Tourne la lune autour du monde,
Tantôt d’ébène et tantôt d’or !
Quand vient le soir, la forêt gronde,
Peut-il y vivre un loup encor’ ?

La nuit se gonfle de mystère
Sous les yeux éclos du hibou,
Et roulant sur le Mont-Lozère
Passe la lune à pas de loup.

Tourne la lune à demi-ronde,
Moitié d’ébène et moitié d’or !
Le loup s’invite dans la ronde
Alors qu’on l’imaginait mort !

Qu’on la craigne ou qu’on la vénère,
L’ombre bestiale erre partout ;
Et flottant dans le ciel, légère,
Passe la lune à pas de loup.

LUDOVIC CHAPTAL

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Poèmes primés 2022 : 3ème prix

Posted on 12 décembre 2022 in Poèmes primés

À l’espoir de demain

Sur les remparts du soir, des petits cœurs de verre
Pleurent pour s’endormir sous les tirs incessants,
Et le vent porte, ému, les larmes d’innocents,
Messager des bambins dans l’horreur de la guerre.

Même le ciel a honte, explosé de carmin,
Devant l’humanité qui perd toute tendresse,
Quand du fond de la nuit, les enfants en détresse
Accrochent leur sommeil à l’espoir de demain.

Le songe les prendra pour retrouver Leur monde,
La chaleur du foyer, les baisers de flocons,
L’amour qui sait si bien étoffer les cocons,
Et la beauté des jours que la lumière inonde ;

Le préau de l’école ou le terrain de jeux,
Leur chien qui les attend, leur jardinet tranquille,
Et flâner dans les parcs… sans bombes sur la ville,
Pour chanter à tue-tête et se sentir heureux.

Alors au crépuscule, ils guetteront l’aurore,
La fenêtre est splendide aux premières lueurs ;
La gaieté des enfants naît de simples bonheurs,
C’est l’oiseau sur la branche et la paix qu’il arbore !

N’éteignons pas ce rêve où verdit l’avenir
Dans les regards d’enfants que le rire libère !
L’enfance est ce bourgeon tellement éphémère
Qu’un papillon en vol pourrait le voir fleurir !

Mémoire de fête

Je garde la photo d’un jour de fiançailles :
Ma grand-mère sourit, rose parmi les fleurs,
Elle avait à son bras tous les futurs bonheurs !
L’amour resplendissait en unissant leurs tailles.

Du grand-père inconnu, j’ai appris la bataille :
Partisan déporté, mort au camp de l’horreur.
Elle, la fleur en deuil, aux éclats de son cœur,
Tint la joie des petits derrière une muraille ;

Dans le secret des soirs aux soupirs étouffants,
Pour cacher le chagrin et bercer huit enfants,
Son silence pleurait un chant bien monotone !

La liberté de temps qu’ils voulaient enlacer,
Je la fête pour eux quand le huit mai claironne !
Pour l’enfant, l’avenir ne doit rien effacer.

Demain ne meurt jamais !

Jamais je n’oublierai les tout petits chaussons,
Tricotés en jacquard d’espoir et de tendresse,
Pour vos pieds sous ma peau rythmant de coups mignons,
La réponse de vie en notes d’allégresse.

La gourmandise allait barbouillant vos mentons :
Jamais je n’oublierai les tout petits chaussons,
Ceux fourrés à la pomme, arrosés de cannelle,
Vos sourires sucrés s’étiraient de plus belle !

Demain ne meurt jamais, c’est l’hier en chansons,
L’herbier des souvenirs s’enrichit pour y croire.
Jamais je n’oublierai les tout petits chaussons
Posés sur vos berceaux, attendant notre histoire.

Vous regarder partir vers d’autres horizons,
Pour mon cœur de maman qui voit à la chaussure…
Que vous avez grandi ! Mais une chose est sûre :
Jamais je n’oublierai les tout petits chaussons !

ELIZABETH ROBIN

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Poèmes primés 2022 : Prix de poésie libre

Posted on 12 décembre 2022 in Poèmes primés

J’aime en chemin
ces étonnants passages
ruisselants de cailloux

La coulée minérale
surprend le pas
à chaque avancée

et le regard défié
doit rapidement s’ajuster
pour éviter le plongeon

D’un chemin de bruyères
au ventre pierreux
monte avec insistance
l’appel des cailloux

Il encourage ainsi
la main de l’homme
à dépasser allègrement
le vertige d’un cairn


Le paysage penche
vers la mémoire

s’offre sans réserve
entre herbes et rocailles

à celui qui l’accueille
comme un secret dévoilé

D’un caillou
à un autre

dans la lumière
de mes pas

j’écoute
attentivement

le murmure
de la terre


Le chemin pèse
non pas de son poids minéral

mais de l’âme paysanne
qui l’environne encore

Entre la pierre immobile
et l’infini du ciel

la même présence divine
veille d’un amour démesuré

sur l’éclosion de mes pas
parmi les chemins de la Vie


Sur les chemins
marqués par le temps
la pierre s’est adaptée
aux pas sans faiblir

Elle garde en son cœur
la charge du monde
d’un calme admirable
qu’elle seule possède

Venue pour durer
Elle défie les saisons
et retient la vie
l’éternité est sa demeure

Le temps peut s’ébouler
la pierre étreindra toujours
avide de silence
le lieu de sa naissance

JEAN-CHARLES PAILLET

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Poèmes primés 2022 : Prix du sonnet

Posted on 12 décembre 2022 in Poèmes primés

APOCALYPSE

Vomissure giclant sous la voûte anémique
Entre noirceur turpide et cérulé clément,
Serait-ce la fureur de ton ressentiment
Que tu craches sur nous, ô globe totémique ?

Hélas ! Nul, ici-bas, ne craint l’ire cosmique.
Les peuples affligés d’un même aveuglement
Ont choisi d’ignorer ton lointain châtiment,
Plus prompts à s’immoler dans l’enfer atomique.

L’Homme vénal et fourbe a brûlé ses vaisseaux,
Englouti les forêts, corrompu les ruisseaux,
Oubliant qu’il te doit le Jour et l’Existence.

Rends grâce, Humanité ! Pupille du soleil !
Avant que l’univers par son omnipotence
Te plonge dans le feu de ton dernier sommeil.

HIVER INCARNÉ

Il vient en tapinois sans tambour ni trompette,
Éteint férocement de l’été les flonflons,
De l’automne ses feux peints aux flancs des vallons,
Le regard à l’affût : c’est une malebête.

Sur les troncs rabougris il brandit sa serpette,
La serre des frimas suspendue aux talons
Et, le poil hérissé d’algides aquilons,
Détrousse le soleil dans un vent de tempête.

Hiver ! Prince des freux aussi noirs que ton cœur,
Nul ne veut affronter la cruelle rancœur
Des crocs marmoréens de ta lippe vorace.

Tout dort ; tandis qu’au ciel tes larmes de poison,
Du parterre floral coagulent la trace
Dans le silence obscur de ta blanche toison.

LE JOUR NAUFRAGÉ

Le ciel a peint ce soir un camaïeu de rose
Et cousu de fils d’or la dentelle des flots,
Tandis qu’en messager des nitescents falots,
La lune s’arrondit pour mieux prendre la pose.

Sur le pont des bateaux où le grelin repose,
Seul vacille parfois l’œil glauque des hublots ;
Du ressac de la mer montent de longs sanglots
Que le baiser du vent sur le sable dépose.

Au-dessus du gaillard des frêles caboteurs
Planent, dans l’air du soir, de subtiles odeurs,
Pot-pourri de mazout, de poissons et d’écume.

Le jour chavire alors dans l’horizon marin.
Abîmant avec lui le poudrier de brume :
Est-il plus beau naufrage ! Est-il plus doux écrin !

DUEL ASTRAL

Par-delà le ponant où le jour se fissure
Lorsque l’ombre s’adoube au glaive du mistral,
L’on voit à l’horizon le souffle vespéral
Étendre sur les flots sa morne damassure.

L’azur ensanglanté lèche sa meurtrissure
Et veut reconquérir l’espace sidéral
ou chaque soir se joue un duel ancestral,
Mais la Sorgue le vainc d’une ultime morsure.

L’œil cherche alors l’appui des orbes lumineux
Suspendus au linceul d’un ciel vertigineux,
Comme pour s’affranchir de l’obscure Chimère.

Dans cette lutte à mort figurant son destin,
Tout homme vertueux s‘abandonne au festin :
De la noirceur il sait le triomphe éphémère.

ALICE HUGO

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