Conférence du 11 juin 2025

Château de Montrottier – 18 H

Derrière les murs les vestiges du clos savoyard dans les faubourgs d’Annecy

Pare-chocs contre pare-chocs, que ce soit pour la montée ou la descente, tous ceux qui empruntent l’avenue du Trésum aux heures de pointe savent que le temps d’attente sera long. Annecy, ville lac, ne dispose pas d’axes permettant le tour complet de son agglomération pour fluidifier la circulation dans cette partie sud-est. La route des Trésums ou du Trésum, son quartier sont la porte d’entrée de la rive gauche. Christian REGAT et Arnaud PERTUISET dans leur publication sur le palais épiscopal d’Annecy en donnent une définition[1]. Il est souvent admis qu’au sud du château d’Annecy, hors les murs, convergeaient trois chemins, l’intersection étant dénommée tréson. « Charles-Auguste de Sales donna une pieuse interprétation au mot tréson… Lorsqu’il s’installa définitivement dans son château en 1656, il choisit de la faire en la fête de la Sainte-Trinité sous la protection de laquelle il plaça la demeure. Au-dessus des portes il avait fait mettre l’inscription Tres in Unum qui devint l’étymologie officielle de Trésum »[2]. De plus, nombre d’érudits indiquent aussi que le mot Tresun est souvent mal orthographié Tresum ou Tresums. À côté de ce château un patrimoine rural, religieux, hospitalier et militaire densifie le coteau. L’édification du Grand Séminaire, entre1684-1688, participe au morcellement de cet espace à la faveur des jardins. Du point de vue strictement paysager, la forme dominante était celle de l’enclos étagé. Composé de murs de soutènement ou de clôtures, ces jardins faits de vignes ou de vergers ou de potagers enserrent des édifices qui sont autant de marqueurs dans la silhouette urbaine d’Annecy. Un réseau de venelles ou de chemins vicinaux irriguent les grands parcs. Ce principe de la terrasse arborée perdure jusqu’à la moitié du XXème siècle. Le clos savoyard et ses articulations paysagères resteront le fil rouge de cette présentation proposée autour du Grand Séminaire qui a fait l’objet d’un inventaire du patrimoine.

Conférence animée par :

Samir Mahfoudi, chercheur en inventaire du patrimoine bâti au service archéologie et patrimoine bâti du Département de la Haute-Savoie


[1] REGAT Christian, PERTUISET Arnaud, Le palais épiscopal d’Annecy, Société des amis du vieil Annecy, 2011, p. 49-50.

[2]Idem, p. 50.

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