L’heureuse rencontre entre art et science autour du Mont-Blanc – Robert Moutard
De la fin du Moyen Âge au dernier tiers du XIXe siècle, les glaciers du Mont Blanc sont parvenus au contact des lieux habités dans les vallées chamoniardes. Dernier soubresaut des glaciations qu’a connues notre planète, bien dérisoire en regard de celles qui l’ont précédé mais spectaculaire pour les populations qui en furent contemporaines, cet épisode fut appelé le « Petit Âge de Glace ». Sans les œuvres des peintres témoins de cette séquence climatique, les paysages qui en résultaient seraient restés méconnus. Ces artistes ont en effet permis de gagner plusieurs décennies sur la mise en œuvre de la photographie, pour saisir à temps des images de ce phénomène, devenues de très précieux témoignages picturaux. Ainsi, leurs œuvres joignent à des qualités esthétiques intrinsèques une réelle portée scientifique renseignant sur l’évolution de l’englacement alpin à l’échelle historique. Participant du changement de la perception du monde de la montagne, ils ont aussi assuré auprès d’une élite internationale la notoriété touristique des pays du Mont Blanc. Turner, Linck, Birmann et Viollet-Leduc ne sont que les plus célèbres parmi les nombreux artistes ayant contribué à ce legs patrimonial somptueux.
