LE MERCREDI 7 FEVRIER 2024 À 18 HEURES – SALLE YVETTE MARTINET
UN AMOUR DE JEUNESSE D’ANDRE CHARLES COPPIER
Charles Coppier est un artiste reconnu, en France et même internationalement, comme graveur, peintre, critique d’art, et auteur d’ouvrages illustrés à succès sur la Savoie. Mais ce fut aussi un lecteur très averti de Jean-Jacques Rousseau qu’il évoque fréquemment dans ses écrits. Témoin les pages qu’il lui consacre, à propos d’Annecy, dans son magnifique « Au lac d’Annecy ». Mais a-t-il lui aussi, au soir d’une vie bien remplie, voulu à son tour écrire ses propres « Confessions » ?
Henri Comte, notre conférencier du 7 février prochain semble le penser. Il se fonde sur un ensemble inédit de pièces, rassemblées par Coppier dans un petit portefeuille rouge venu dans sa famille par une acquisition faite lors de la vente aux enchères, à Talloires, du mobilier de l’artiste. A l’intérieur Copier y a en effet rassemblé différentes notes manuscrites retraçant un épisode intime marquant de sa jeunesse, à savoir l’histoire étonnante de son amour contrarié pour Linie, une belle jeune fille de la haute société annécienne. Tel un nouveau Rousseau, mais avec en plus quelques beaux portraits, il en reconstitue avec précision vivacité et sincérité les différents épisodes. Ces confidences bien que romanesques ne sont pas du roman mais une histoire vécue et donc un témoignage historique. Le conférencier se propose d’illustrer, au-delà de l’histoire de cet amour contrarié, son apport à la description et à la compréhension des mentalités, règles, usages et valeurs ayant cours dans la société annécienne de la fin du 19ème siècle.
Portrait de G.Sommeiller, Académie des Sciences de Turin
Conférence proposée par André PALLATIER le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet
En 2016, Madame Claude Constantin de Magny a écrit, dans la revue du Faucigny : « Le Colporteur » un article intitulé : « Peut-on oublier Germain Sommeiller ? », cela quelque deux cents ans après sa naissance. Ce serait dommage car sa vie demeure pleine d’intérêt à un double point de vue. C’est d’abord son parcours personnel hors norme qui retient l’attention : il est celui d’un orphelin de père et de mère, aîné d’une fratrie de six enfants, qui grâce à une bourse, peut faire des études scientifiques à Turin et obtient le diplôme d’ingénieur hydraulicien en 1842. Se succèdent alors pour Germain Sommeiller des années difficiles sur le plan matériel jusqu’en 1857, année où il est nommé à la direction technique du chantier du Fréjus, qui va être « son grand œuvre » et asseoir sa célébrité, plus spécialement à Turin.
Cette vie devient passionnante à découvrir pour nous Savoyards, quand on met ses épisodes en relation avec le contexte historique : né sarde à Saint Jeoire en Faucigny en 1815, il traverse ainsi la période dite de la Restauration Sarde, avant de se prononcer, en 1860, contre le rattachement de la Savoie à la France, et de devenir ainsi italien en 1861. Parallèlement à sa carrière d’ingénieur il mène une vie de militant politique au sein de la mouvance cavourienne, assumant trois mandats de député au Parlement piémontais.
Il meurt en juillet 1871, citoyen italien donc, dans sa ville natale où il est revenu quelque temps auparavant, trois mois avant l’inauguration du tunnel du Fréjus. Ses héritiers vont se disputer durant une décennie un héritage confortable, la Cour de Cassation de Rome mettant un terme aux procédures en 1881.
Conférence le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet
Détail du vitrail de l’Assomption, chapelle de Marguerite
Le 6 décembre, Suzanne MOUCHET propose une conférence sur l’histoire du monastère de Brou et sur Marguerite d’Autriche.
Le monastère royal de Brou, bijou de dentelle blanche de pierre de style gothique flamboyant brabançon, a été élevé au début du XVIème siècle par la seule volonté de Marguerite d’Autriche (1480-1530) pour abriter 3 tombeaux : celui de son époux Philibert le Beau duc de Savoie, celui de Marguerite de Bourbon mère de Philibert et le sien.
Ce monument symbole nuptial, a été pensé avec et par amour, pour adoucir l’image de la mort. Rien ici n’est douloureux ni menaçant, l’édifice est empreint d’une mélancolie sereine qui illustre aussi l’émouvante et singulière destinée de Marguerite.
Les vitraux armoriés du chœur rappellent sa double lignée princière et ses alliances fastueuses, ainsi que sa foi religieuse.
Les emblèmes, les devises, les fleurs symboliques et les lacs d’amour, sculptés partout abondamment, évoquent ses sentiments, ses infortunes, son amour.
Tout cela témoignage de ses joies, de ses souffrances, de sa dignité et de ses espérances éternelles.
Conférence le mercredi 6 décembre à 17h00. Exceptionnellement Centre Jean XXIII, salle Semnoz, niveau bas, 10 chemin du Bray, Annecy-le-Vieux, Bus ligne 4, arrêt IUT, Co-voiturage possible, prendre contact avant le 29 novembre.
3 janvier : « Germain Sommeiller, ingénieur sarde et militant cavourien », par André Pallatier
7 février : « Un amour de jeunesse d’André Charles Coppier, par Henri Comte
6 mars : « L’évolution du métier de sage-femme en Savoie de 1780 à 1815 » par Angelica Suarnet
10 avril : « Les trésors de la bibliothèque municipale de Chambéry » par Émilie Dreyfus
22 mai : « La pandémie grippale de 1918-1919 : une maladie à découvrir et des traitements à inventer » par Pierre Labrude
8 juin à Montrottier : « Le 27ème BCA dans la Résistance », par Sébastien Chatillon
Les conférences ont lieu habituellement les premiers mercredis de chaque mois, à 17h, à l’Espace Yvette Martinet à Annecy sauf le samedi 8 juin où la conférence se tiendra au château de Montrottier.
La sortie annuelle de l’Académie a été consacrée dans le département de l’Ain à la visite de l’Abbaye d’Ambronay et à la fabrique des soieries Bonnet.
Village situé près d’Ambérieux en Buget, Ambronay s’est construit autour de son abbaye fondée en 880 sous Charlemagne.
Cette abbaye de style gothique, fondée sous la règle de saint Benoît, souveraine de caractère est restée plusieurs siècles indépendante avant de se placer sous la protection des comtes de Savoie. L’abbaye a connu une histoire mouvementée, il en reste aujourd’hui une ambiance de caractère où on aime se retirer entouré par les vieilles pierres, admirant les perspectives et entendant résonner sous les voûtes les instruments qui s’accordent.
Ambronay est internationalement reconnu par les amateurs de musique baroque qui se réunissent ici depuis 1989 à l’occasion de son festival en septembre. Sont proposés également des Master Class, des conférences, des ateliers et des séances d’écoute pour que le public le moins averti puisse découvrir cet univers particulier.
C’est à Jujurieux, au restaurant le Pressoir, que se déroula dans une ambiance sympathique le déjeuner apprécié de tous.
Nous reprenons la route en direction de la fabrique de la soierie Bonnet.
Claude-Joseph Bonnet crée en 1810 sa fabrique à Lyon, quartier des Terreaux, puis en 1835 il développe son entreprise dans son village natal, Jujurieux.
Les soieries Bonnet emploieront jusqu’à 1200 personnes, essentiellement des femmes et des jeunes filles et compteront 900 métiers à tisser.
Cette entreprise demeure très active mais dès 1960 elle est en concurrence avec les fabricants de tissus synthétiques. Après plusieurs vagues de licenciements l’entreprise ferme en 2001.
Le Conseil départemental décide de sauvegarder le site et de le transformer en un musée dédié à ce patrimoine exceptionnel.
Depuis 2003 les bâtiments sont protégés au titre des monuments historiques.
Dans le cadre des journées du patrimoine, l’Académie Florimontane propose une petite exposition sur dix femmes qui ont marqué la vie de notre Académie.
Écrivaines, poètes, sculptrices, peintres, archéologue, ou riche donatrice, le visiteur pourra découvrir sur un ensemble de panneaux les parcours de Georgette Chevallier, Marie-Thérèse Hermann, Suzanne Ratié, Marie-Elisabeth Rabut, Anne-Marie Monnet, Charlotte Besnard, Mary Wallace Shillito, Marie Biennier, Madeleine Molinier et Yvonne Dagand.
La première femme entre à l’Académie en 1862, la première Annécienne Anne-Marie Monnet en 1889 et aujourd’hui les femmes représentent 40% des membres.
Situé à Lovagny, le château médiéval de Montrottier est un monument familier à tous les Savoyards. Ici chaque visiteur a pu rêver devant son donjon, son logis des chevaliers, sa tour des religieuses, ses merveilleuses collections.
Aujourd’hui, Montrottier a besoin de tous pour sauver son patrimoine exceptionnel et unique dans la région. En effet de gros travaux des façades Nord-Ouest et Nord-Est sont impératifs dans les années à venir.
L’Académie florimontane qui préside aux destinées du château depuis un peu plus de 100 ans ne peut faire face seule à ces très coûteux travaux, malgré les aides de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, du Conseil régional et du Conseil départemental.
Aussi, l’Académie florimontane vous invite, par votre souscription, à devenir, vous aussi, mécène de Montrottier et elle vous en remercie par avance.
Le 500e anniversaire de la disparition de Claude de Seyssel justifiait que l’on évoque, dans la Revue savoisienne, la figure et le destin des réflexions de Claude de Seyssel. A diverses occasions, y compris dans des adresses au roi de France, l’auteur s’est plu à rappeler qu’il était né savoisien.
Il était nécessaire, d’abord, de retracer une trajectoire de vie tout à fait exemplaire qui fit, d’un enfant illégitime, un professeur d’université, un diplomate, un haut magistrat, un auteur reconnu, un grand administrateur et, pour finir, un archevêque.
Le propos de l’article est ensuite centré sur le testament politique de Claude de Seyssel, La Monarchie de France, ainsi que sur ce qu’il a pu advenir de ce dernier, au cours des siècles suivants.
L’ouvrage en question se présente comme une analyse, tantôt élogieuse, tantôt critique, des institutions françaises de l’époque. Il formule un ensemble de recommandations à l’intention de son prestigieux dédicataire: le jeune roi, François 1er . Le livre témoigne, surtout, du lent basculement à l’œuvre entre, l’ainsi nommé « Moyen Âge », et l’âge « classique ».
L’article retrace, enfin, le destin des idées de l’auteur, leur mobilisation, puis leur oubli, et ce, jusqu’à la fin du 19e siècle où va, alors s’opérer, progressivement, une redécouverte des écrits de Seyssel, tant en France qu’à l’étranger.
Le XVᵉ siècle, dans les pays de Savoie, a connu des procès de sorcellerie, avant les grandes chasses aux sorcières des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles. Celui intenté à Anthonia, femme de Jean Rose, de Villard-Chabod, paroisse de Saint-Jorioz, a été conservé dans les archives du château, peut-être parce qu’il était exemplaire. L’inculpée avoue, après deux séances de torture, avoir participé à des « synagogues » et pactisé avec le diable.
Le document, trouvé à la fin du XIXᵉ siècle par l’abbé Lavanchy dans les archives du château de Villard-Chabod, a été traduit pour la première fois par Mme Gillette Labory.