Pour assurer la conférence prévue pour ce 6 novembre et qui devait initialement porter sur les trésors de la bibliothèque diocésaine, l’Académie florimontane a fait appel à l’un de ses membres pour parler d’un tout autre sujet, le fonctionnement du réseau ferré haut-savoyard pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour ce faire, André Pallatier a souhaité s’adjoindre un ami, Gilles Degenève, grand connaisseur du chemin de fer européen, tous deux ayant récemment écrit un article à ce sujet. C’est donc le résultat des recherches effectuées en vue d’écrire cet article que les deux conférenciers nous présenteront.
Après avoir illustré l’état du réseau départemental en septembre 1939, au moment du déclenchement du second conflit mondial, ils exposeront les péripéties auxquelles ce réseau est appelé à être confronté, notamment les sabotages qu’il subit en 1943 et 1944. Ils privilégieront ceux qui ont touché trois ouvrages d’art : celui du Longeray, celui des Fleuries, et celui de Pyrimont qui ont été opérés par trois acteurs différents, le troisième témoignant de la participation de la Résistance locale au Plan Vert préparé en liaison avec Résistance-Fer.
Cette conférence aura lieu le mercredi 6 novembre 2024 à 18 heures, salle Yvette Martinet 15, avenue des Iles 74000 ANNECY
Si vous n’êtes pas adhérent (et ne voulez pas l’être), vous pouvez acheter La Revue savoisienne au prix de 34€ à notre permanence du jeudi matin au 1 Esplanade de l’Hôtel de Ville de 9h30 à 12h. Vous pouvez également vous faire envoyer la revue en réglant par chèque bancaire à l’ordre de l’Académie florimontane en ajoutant les frais de port de 9€ ou encore par virement (34€+9€ soit 45€) effectué sur le compte : IBAN: FR76 3000 3035 7600 0500 0252 562 BIC-ADRESSE SWIFT: SOGEFRPP
• Directeur de publication : Bernard Premat • Assistants : Evelyne et Paul Refauvelet • Responsable du comité de lecture : Isabelle Bouvier
Heurts et malheurs du conflit delphino-savoyard : Le sac du mandement épiscopal de Jussy en 1346
Chevaliers savoyards, début XIVe siècle, peinture murale du château de Cruet (Chambéry, Musée Savoisien).
Les affrontements qui ont marqué le conflit delphino-savoyard (1282-1355) sont essentiellement connus par de nombreuses attaques de châteaux et de bourgs, et par de très rares mais retentissantes batailles en plaine.
En revanche, le quotidien de cette guerre interminable, fait d’escarmouches et de razzias, n’a pas encore suscité d’étude spécifique. Or, les comptabilités des châtelains et divers traités fourmillent d’indications sur les opérations qui étaient conduites pour déstabiliser l’adversaire et pour paralyser les productions de ses domaines et pour entraver ses circuits économiques.
Un document exceptionnel nous permet en particulier d’approcher au plus près les dégâts qu’une troupe pouvait commettre au milieu du XIVe siècle. Il s’agit des plaintes collectées en 1346 par l’administration du comte de Savoie et de l’évêque de Genève, émanant des habitants du village de Jussy, dans la campagne genevoise, après la mise à sac de leurs biens et égrainant les destructions et les larcins commis par les assaillants.
Par Matthieu de LA CORBIERE, directeur du Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire (Office du patrimoine et des sites du canton de Genève).
Cette conférence aura lieu le mercredi 2 octobre 2024 à 18 heures, salle Yvette Martinet 15, avenue des Iles 74000 ANNECY
Affiche de l’exposition de l’édition 2024 des Journées Européennes du Patrimoine
Créée à l’occasion des journées européennes du patrimoine 2024, cette exposition reste visible au siège de l’Académie florimontane le jeudi matin lors de notre permanence de 9h30 à 12h jusqu’au mois de mai 2025, au 1 esplanade de l’Hôtel de Ville à Annecy.
Cette année, le 1er juin, nous sommes allés visiter le château de Virieu et le musée archéologique du lac de Paladru.
Forteresse médiévale édifiée au XIe siècle par le seigneur Wilfrid de Virieu, le château a été agrandi et remanié jusqu’au XVIIe siècle mais a su garder son allure de forteresse médiévale comme en témoignent son imposant donjon, ses tours et sa magnifique porte d’entrée cloutée.
Dans la cour d’honneur nous attend une batterie de canons offerte par Louis XIII. Notre guide, « concierge et homme à tout faire », qui dirige notre visite avec un humour apprécié de tous, nous fait découvrir la chapelle et une enfilade de très belles pièces richement meublées, comme la chambre du Roi Louis XIII et la cuisine avec sa cheminée monumentale.
Une pièce consacrée à la Seconde Guerre mondiale nous rappelle que le château servi de cache à munitions pour la résistance et abrita des familles juives vouées à l’extermination. Le marquis Xavier de Virieu et son épouse Marie-Françoise sont tous deux reconnus « Justes parmi les Nations ».
Enfin pour beaucoup, une heureuse découverte en la personne de Stéphanie de Virieu, peintre et sculpteur de talent (1785-1873). En avance sur son temps sur le rôle des femmes, portraitiste et peintre de la vie quotidienne, son œuvre constitue un reportage vivant sur son époque.
Son chevalet est toujours installé dans un coin du salon.
Une halte-déjeuner à l’Hôtel des bains de Chavarines où un délicieux repas nous fut servi dans une ambiance sympathique avec un personnel « aux petits soins ».
L’après-midi consacrée au musée du lac de Paladru avec son architecture qui évoque une embarcation rappelant la pirogue médiévale retrouvée sous les eaux du lac et sa scénographie qui invite à la découverte des 600 objets de différentes époques retrouvés dans ses eaux et ses maquettes de reconstitutions de l’habitat des populations successives occupant les rives du lac.
Les meilleures choses ayant une fin, il fallut bien reprendre notre car et rentrer à Annecy après une journée agréable, dense et enrichissante.
Le 27è BCA dans la Résistance Haut-Savoyarde (1940-1944)
Conférence assurée par Sébastien Chatillon Calonne – Docteur en histoire
Si la Haute-Savoie est assurément une terre de résistance, se souvient-on que les premiers résistants sont des militaires ?
Dès l’armistice de 1940, le 27è BCA se prépare pour la revanche. Puis sa dissolution en 1942 pousse ses cadres démobilisés dans l’armée secrète départementale, maillon essentiel de la résistance armée jusqu’à la Libération d’août 1944
LE MERCREDI 22 MAI, SALLE YVETTE MARTINET A 18 HEURES
LA PANDEMIE GRIPPALE
1918-1919 : une maladie à découvrir
et à comprendre, et des traitements à inventer…
Ce qu’a été la situation à Annecy
Pierre Labrude
La pandémie grippale de 1918 a pris la planète au dépourvu et s’est montrée d’une extrême gravité par le nombre des malades et par celui des décès. Bien que la maladie ne soit pas inconnue, tout s’est passé comme si elle n’avait jamais existé…
S’étant déroulée en trois phases successives, dont la seconde a été la plus grave, sa compréhension a été difficile, ce qui a entraîné de grandes difficultés pour son traitement, d’autant plus qu’il n’existe pas d’antiviraux efficaces à ce moment, ni d’antibiotiques. Il en a découlé la mise en place de thérapeutiques variées, compliquées, voire farfelues, qui se sont ajoutées à la situation de guerre, de fatigue de la population, et aux difficultés que subissent les approvisionnements, donc aux contingentements des médicaments.
De nombreuses comparaisons peuvent être faites avec la pandémie virale que la planète a connue récemment.
La conférence évoquera ces différents aspects de l’épidémie. Un développement sera consacré à la situation et aux difficultés qu’Annecy a connues à l’automne 1918.
LE MERCREDI 10 AVRIL, SALLE YVETTE MARTINET A 18 HEURES
LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE CHAMBÉRY
La bibliothèque municipale de Chambéry est une institution ancienne, qui a joué un rôle central dans l’histoire culturelle du duché de Savoie. Elle a ouvert ses portes en 1780 suite au don de la bibliothèque de l’Abbé Amédée Philibert de Mellarède. Depuis cette date, elle continue à s’enrichir de nombreux dons, legs et achats. Suite à la loi de 1905, elle reçoit en dépôt de l’Etat français les bibliothèques des trois séminaires de Savoie.
Aujourd’hui, le patrimoine écrit conservé à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau représente 5 kilomètres linéaires pour 150 000 documents (manuscrits, incunables, livres anciens, cartes et plans, estampes, archives, cartes postales), autant de sources pour l’histoire de la Savoie, mais aussi de la Haute-Savoie.
Par Emilie Dreyfus, responsable du service patrimoine de la médiathèque Jean-Jacques Rousseau de Chambéry, docteure en géographie.
Une conférence animée par Angélica Suarnet, diplômée d’un Master II de recherche à l’Université de Savoie Mont-Blanc.
Conférence du 6 mars à 18 heures
« Les sages-femmes en Savoie » : Mémoire de Master I soutenu en 2019 Université de Savoie Master « Pratiques Héritage et Représentation des espaces transfrontaliers » Spécialisation en histoire de la médecine des XVIIIe et XIXe siècle pour deux sujets de master portant sur les métiers de sages-femmes (1ère année) et de vétérinaires (2e année) portant sur l’étude de l’intégration de ces deux professions sur le territoire savoyard.
Les sages-femmes en Savoie : XVIIIe – XIXe siècle (1780-1815)
Étudié à la lumière des sources de l’administration médicales puisées aux archives départementales de Savoie, ce projet de Master I, a permis de reconstituer l’histoire du métier de sage-femme entre les royaumes de France et de Savoie à travers l’Ancien Régime, la Révolution et l’Empire.
Ce métier, la plupart du temps pratiqué par des femmes installées au cœur des bourgs et grandes villes, comme Chambéry par exemple, était aussi l’apanage de figures plus familiale comme une marraine, une tante ou encore une voisine. La pratique des accouchements était à facette multiple et laissait beaucoup de liberté tant aux sages-femmes qu’aux parturientes ; une liberté de plus en plus faible à mesure qu’approche la Révolution.
Étirés entre Chambéry et Paris, les candidates recrutées et formées tant à l’Hospice de la Maternité qu’auprès de chirurgiens locaux, à Chambéry, ou encore par la célèbre Madame Du Coudray et ses « machines », à Belley, forment une nouvelle génération de sages-femmes concurrentes à celles restées attachées aux pratiques héritées des enseignements de leurs aïeules. Toutes cherchent à s’établir. Certaines parviennent à trouver une place grâce à un réseau de recommandations tandis que d’autres usent de techniques peu scrupuleuses pour fonder commerce, parfois au mépris de la loi.
LE MERCREDI 7 FEVRIER 2024 À 18 HEURES – SALLE YVETTE MARTINET
UN AMOUR DE JEUNESSE D’ANDRE CHARLES COPPIER
Charles Coppier est un artiste reconnu, en France et même internationalement, comme graveur, peintre, critique d’art, et auteur d’ouvrages illustrés à succès sur la Savoie. Mais ce fut aussi un lecteur très averti de Jean-Jacques Rousseau qu’il évoque fréquemment dans ses écrits. Témoin les pages qu’il lui consacre, à propos d’Annecy, dans son magnifique « Au lac d’Annecy ». Mais a-t-il lui aussi, au soir d’une vie bien remplie, voulu à son tour écrire ses propres « Confessions » ?
Henri Comte, notre conférencier du 7 février prochain semble le penser. Il se fonde sur un ensemble inédit de pièces, rassemblées par Coppier dans un petit portefeuille rouge venu dans sa famille par une acquisition faite lors de la vente aux enchères, à Talloires, du mobilier de l’artiste. A l’intérieur Copier y a en effet rassemblé différentes notes manuscrites retraçant un épisode intime marquant de sa jeunesse, à savoir l’histoire étonnante de son amour contrarié pour Linie, une belle jeune fille de la haute société annécienne. Tel un nouveau Rousseau, mais avec en plus quelques beaux portraits, il en reconstitue avec précision vivacité et sincérité les différents épisodes. Ces confidences bien que romanesques ne sont pas du roman mais une histoire vécue et donc un témoignage historique. Le conférencier se propose d’illustrer, au-delà de l’histoire de cet amour contrarié, son apport à la description et à la compréhension des mentalités, règles, usages et valeurs ayant cours dans la société annécienne de la fin du 19ème siècle.